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Histoire d’eau à Lons le Saunier

Histoire d'eau à Lons le Saunier from TIP TOP PRODUCTIONS on Vimeo.

Emission de solutions
« On s’est rendu compte en 1990 que le taux de nitrates dans l’eau du robinet était trop élevé. Régler le problème, cela voulait dire, entre autres, en parler ouvertement aux agriculteurs » explique Christine Combe, chargée de l’environnement à la mairie de Lons-le-Saunier (Jura). Depuis 1992, les agriculteurs situés sur la zone de captage des eaux de la ville ont progressivement utilisé moins de produits chimiques. En contrepartie de leurs efforts et de la baisse de leurs revenus, les cultivateurs ont reçu des indemnités financières. « On a réussi à diminuer la pollution, mais on s’est dit : on peut faire mieux » reprend Christine Combe. La municipalité a alors décidé d’inciter les mêmes agriculteurs à passer à la culture biologique en leur achetant directement la totalité du blé qu’ils produisent. Cette récolte sert ensuite à fabriquer le pain servi tous les jours dans les cantines municipales. « On a réussi à organiser une filière courte, de la production à la consommation. Et surtout, nous préservons notre eau » conclut Christine Combe.
Emission de solutions, 04 juillet 2010

Repères
Entre 1960 et 1990, à Lons-le-Saunier, le taux de nitrates de l’eau du robinet est passé de 1mg/l à 30 mg/l. Une dégradation constante qui a rendu l’eau impropre à la consommation par les nourrissons. Démarche rarissime en France, la municipalité a alors organisé la protection de sa zone de captage. Elle a dans un premier temps, il y a vingt ans, attribué des aides financières aux producteurs céréaliers pour les inciter à utiliser moins d’engrais. L’effort s’est révélé payant mais insuffisant : une décennie plus tard, le taux de nitrates était bel et bien redescendu mais plafonnait à 20 mg/l. Pour aller plus loin, la mairie a décidé d’acheter directement les récoltes de blé aux exploitants. A une condition : que la céréale soit produite sans engrais ni pesticides.

Agissons ensemble
Pour convaincre les agriculteurs, Lons-le- Saunier leur a proposé d’acheter leur récolte à un prix fixé à l’avance, sur plusieurs années et au dessus du cours du marché au moment de l’accord. Elle leur garantit aussi un volume d’achat, qui correspond aux besoins des cuisines municipales. Les écoles, les services municipaux, les repas servis aux retraités… représentent en effet 5 000 repas/jour. Au fil des années, la restauration municipale a aussi pu faire produire du lait et du bœuf (300 animaux achetés sur pied à 25 éleveurs locaux) sur les pâturages de la zone de captage, selon le même principe de préservation de l’environnement. Le nombre de repas municipaux a doublé en dix ans.

Roulons pour l’avenir
L’eau n’a pas retrouvé sa qualité initiale des années 1960 et 14 exploitations justement situées au plus près de la zone de captage, n’ont pas encore modifié leur mode de culture. Mais sur les 900 hectares situés au dessus des nappes phréatiques, 220 hectares ont déjà été convertis à la culture sans pesticides. Non seulement le taux de nitrate est de nouveau orienté à la baisse mais en plus, la mairie, qui gère elle-même l’eau du robinet, estime avoir réussi une bonne opération au plan financier. Le traitement de l’eau « plus propre » ne coûte qu’un euro par mètre cube contre plus de 2,5 €/m3 lorsqu‘il faut fortement dénitrifier. En outre, grâce aux accords pluri- annuels avec les exploitants agricoles, les comptes de la ville n’ont pas subi l’augmentation des cours du blé. Conséquence : le pain de qualité de la coopérative de Lons-le-Saunier est aujourd’hui moins cher que le pain conventionnel des grossistes.

Infos pratiques
Mairie de Lons-le-Saunier
Place de l’Hôtel de Ville
39015 Lons-le-Saunier
Tél. : 03 84 47 29 16
Courriel : contact@ville-lons-le-saunier.fr
Site : ville-lons-le-saunier.fr/actualite/index.shtml