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La pêche des déchets

La pêche des déchets from TIP TOP PRODUCTIONS on Vimeo.

Émission de solutions
« À Saint-Jean-Cap-Ferrat, cela fait quarante ans que les déchets en mer sont collectés par une flotte de bateaux à moteur thermique », explique Didier Brunet, directeur des services en mer de Véolia. Ce groupe vient de mettre en service un bateau à moteur hybride diesel-électrique à faible tirant d’eau, équipé d’une propulsion hydrojet et de filets pouvant récupérer jusqu’à 500 kilogrammes de déchets flottants (bouteilles, plastiques, boîtes et même algues vertes). Son atout majeur ? La motorisation électrique qui permet de travailler silencieusement près des plages sans déranger les baigneurs, ni la faune. Pour se rendre plus au large, le moteur diesel prend le relais. Il permet d’intervenir rapidement et de nettoyer de grandes étendues. Baptisé « Le Gouel’Net », ce bateau prototype mesure 8 mètres de long et 2,5 mètres de large. Il dispose d’un système de collecte automatisé de levage et récupération des déchets. Cette machine sécurise le travail du marin, qui n’a plu à se pencher pour collecter les objets. Une conception inspirée des matériels utilisés pour le ramassage des galettes de pétrole en mer. Émission de solutions, 02 septembre 2011.

Repères
Il y aurait plus de 100 millions de tonnes de déchets en plastique dispersés dans les océans, selon une estimation de la fondation américaine The Algalita Marine Research Foundation. Un rapport de l’Onu en avril 2009 sur les ordures en mer estime que 13 000 morceaux de plastique flottent sur chaque km2 de mer. Or, ces déchets se dégradent, se fragmentent et deviennent ingérables d’où le fait de les collecter avant que ce processus ne se déclenche. Selon le Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre), de nombreuses actions sont menées sur le littoral français pour réduire la pollution par les macro-déchets, beaucoup plus denses à proximité du rivage. Mais, il s’agit d’une lutte complexe, qui fait appel « simultanément à des actions pratiques de nettoyage, de sensibilisation, de prévention, d’éradication des origines ». Cette lutte est aussi l’un des objectifs du Grenelle de la Mer. Les navires collecteurs de macro-déchets en sont l’un des instruments.
Mis au point pour le compte de la Compagnie d’exploitation des ports (filiale de Véolia) par l’entreprise de mécanique marine Les Ateliers Normand, en partenariat avec le port de Lorient et des industriels locaux, Le Gouel’Net est un bateau polyvalent pouvant aussi collecter les eaux noires et grises des bateaux de plaisanciers, voire participer au ramassage de galettes de pétrole. Les ports de l’Atlantique ou de la Méditerranée doivent débourser 150 000 euros pour l’acquérir. Ce bateau a, dans un premier temps, été mis en service en Méditerranée, où les besoins sont importants, du fait notamment de la faiblesse des marées. Ainsi, les déchets ne s’échouent pas sur les plages mais restent dans l’eau.