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Les plastiques auto passent au vert

Les plastiques auto passent au vert from TIP TOP PRODUCTIONS on Vimeo.

Emission de solutions
Produire des pièces plastiques à partir du seul pétrole ne sera bientôt plus possible avec l’épuisement des gisements d’hydrocarbures. Il faut trouver des matériaux de substitution. Les plastiques d’origine végétale, les agro-plastiques, représentent une alternative crédible. Chez Faurecia, ils sont déjà utilisés pour la fabrication de planches de bord combinant fibre de lin et polymères classiques équipant la smart fortwo. Les industriels iront bientôt beaucoup plus loin avec des pièces entièrement issus de la filière agricole : maïs, blé, betterave et même déchets végétaux.
Emission de solutions, 25 septembre 2009

Repères
Les plastiques n’ont pas toujours été réalisés à base de pétrole. L’un des premiers polymères synthétiques était issu de la cellulose du bois. Il fut mis au point dès le milieu du XIXe siècle. Parmi les autres glorieux ancêtres du plastique, citons la boule de billard, qui fut un temps en galalithe, un polymère à base de caséine de lait. Quant au celluloïd, c’est un nitrate de cellulose réalisé à partir de camphre et de cellulose. Il a été mis au point par les frères Hyatt à New York en 1870. Il entra ensuite dans la composition des peignes, boutons, montures de lunettes. Aussi, il remplaça la galalithe dans les boules de billards.

Agissons ensemble
L’industrie automobile a historiquement préféré les plastiques d’origine pétrolière. Elle en est même devenue une très forte consommatrice. Et pour cause : certains polymères sont plus légers que les métaux, tout en apportant les mêmes caractéristiques de résistance. Reste que ces extraordinaires résines artificielles sont taxées de plusieurs tares. Les plastiques sont rarement dégradables ; leur fabrication dégage beaucoup de CO2 ; enfin, le pétrole utilisé pour leur production coûte de plus en plus cher.
D’où le retour aux sources de plusieurs laboratoires de recherche en plasturgie. Ils sont convaincus que le blé, le maïs, la pomme de terre, la betterave, les déchets végétaux, le bois ou encore le chanvre peuvent se substituer aux hydrocarbures. Les constructeurs automobiles commencent à fabriquer des pièces composées à 80 % de plastiques issus du pétrole et à 20 % d’agro-plastiques. Les fabricants de voitures hybrides et électriques tendent à utiliser ces derniers en plus grande quantité. Les pneumaticiens produisent aussi des gommes végétales, notamment à base d’amidon de maïs.

Roulons pour l’avenir
Bonne résistance thermique et aux chocs, faible tolérance à la lumière et à l’oxygène, les résines naturelles sont inégales en terme de qualité. Mais elles s’améliorent année après année. L’écueil principal demeure le coût de fabrication. Et les agro-plastiques « verts » entrent en concurrence avec la production alimentataire humaine… La solution est peut-être technologique. Un grand constructeur japonais travaille sur une voiture hybride à coque agro-plastique, très légère et donc source d’économies de carburant. Mais surtout, cette matière est réalisée à partir de la laminaire, une algue marine surabondante également utilisée par l’industrie agro-alimentaire. Les voitures de demain viendront éventuellement de la mer…

Infos pratiques
Les agro-plastiques représentent une part infime de la production annuelle de polymères. Et cela ne va changer que très progressivement. La filière céréalière française leur attribue une part de marché de seulement 1 % en 2015. Leurs principaux débouchés restent les sacs plastiques, les emballages pour fruits et légumes, les plastiques agricoles comme les bâches ou encore des produits d’hygiène tel que le coton-tige dégradable.